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Dix épidémiologistes de terrain en santé mentale, pionniers de cinq pays d’Afrique de l’Ouest, obtiennent leur diplôme.

La remise des diplômes, le 20 août 2025 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, de dix participants d’une cohorte spécialisée en santé mentale n’est pas une simple statistique, mais une étape stratégique fondamentale dans le cadre du programme de formation en épidémiologie de terrain (FETP) en Afrique subsaharienne.

Il ne s’agit pas d’une simple cérémonie de remise de certificats, mais d’un moment historique pour faire des défis de santé mentale en Afrique une priorité. C’est ainsi que le Dr Adelard Kakunze, responsable technique principal des MNT, des traumatismes et de la santé mentale au CDC Afrique, a décrit la fin de la formation, qui a réuni des participants du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire (le FETP hôte), de Guinée, du Mali et du Niger.

« C’est un moment historique qui illustre une avancée majeure dans notre combat commun pour une Afrique où la santé mentale est reconnue, intégrée et renforcée comme une composante essentielle de la santé publique. » Le Dr Kakunze a ensuite expliqué que la décision du CDC Afrique de soutenir la formation par le biais de son Programme de leadership en santé mentale constituait un choix stratégique pour investir dans le développement de compétences épidémiologiques appliquées à la santé mentale.

Il a déclaré : « Nous savons que la santé mentale représente un fardeau croissant en Afrique, exacerbé par les crises humanitaires, le changement climatique, l’urbanisation rapide et les difficultés socioéconomiques. Pourtant, elle reste le parent pauvre de nos systèmes de santé. La formation d’épidémiologistes spécialisés en santé mentale est donc une priorité. »

Le Dr Herbert Kazoora, responsable technique du programme FETP d’AFENET, abonde dans le même sens. Il souligne que pour plaider en faveur d’une attention et d’investissements accrus dans les services de santé mentale, les décideurs politiques ont besoin de données épidémiologiques sur la charge, la répartition et les facteurs de risque des maladies et affections mentales.

« Ce ne sont pas les cliniciens (psychiatres) qui fourniront ces données. Nous avons besoin d’épidémiologistes qualifiés pour collecter, analyser, interpréter et fournir systématiquement des rapports de surveillance sur les troubles de santé mentale à tous les niveaux du système de santé », a observé le Dr Kazoora, soulignant que des données précises et actualisées éclairent les décisions de santé publique, essentielles pour prévenir la morbidité et la mortalité associées aux maladies mentales sur le continent.

Tout en félicitant le CDC Afrique pour son leadership stratégique en matière de santé mentale sur le continent, le Dr Kazoora a affirmé que la formation de dix épidémiologistes intermédiaires constituait un tremplin pour combler les pénuries de main-d’œuvre qualifiée auxquelles nous sommes confrontés dans ce domaine. « Nous espérons que davantage de ressources seront mobilisées par tous les partenaires pour que nous puissions constituer une masse critique d’épidémiologistes qui garantiront des systèmes de surveillance et de réponse solides et robustes pour les maladies mentales sur le continent. »

Lors de la cérémonie de remise des diplômes, le Dr Mamadou Samba, Directeur général de la Santé de Côte d’Ivoire, a salué la formation FETP, la décrivant comme un outil essentiel pour le renforcement des systèmes de surveillance et de riposte aux niveaux national, régional et mondial.

« Au-delà de son rôle central dans la surveillance épidémiologique des maladies à potentiel épidémique, le programme a élargi son champ d’action. Il inclut désormais ce volet innovant de formation en épidémiologie de terrain intermédiaire en santé mentale, qui répond à un besoin croissant de nos systèmes de santé », a déclaré le Dr Samba, qui a également décrit la cohorte pionnière comme les premiers ambassadeurs de la surveillance de la santé mentale en Afrique de l’Ouest.

Le programme intermédiaire de santé mentale FETP est une collaboration entre Africa CDC, AFENET (partenaire principal de mise en œuvre) et les FETP participants (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali et Niger), avec le soutien de Wellcome.

 

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